Temps, réseaux sociaux et RSS

J’avais commencé à écrire ces quelques réflexions peu après la lecture d’un article de Cyrille Borne (Restructuration ou on va tous mourir ?), qui évoquait réseaux sociaux, blogs et RSS entre autres considérations.

On peut lire régulièrement des invitations à s’inscrire sur Mastodonte, Diaspora*, <ajouter ici le nom de votre réseau social préféré>. Si du point de vue du libre et de la décentralisation, ces différents outils m’interpellent, le principal obstacle à leur utilisation n’est pourtant pas technique, mais, pour ma part, temporel, pour ne pas dire philosophique.

L’écueil réside dans la conception même et dans l’usage. De mon expérience sur Twitter, principalement en observateur, je garde le souvenir d’une forme d’obligation à revenir régulièrement au risque de rater une information, un lien vers un article éclairant, une astuce de programmation, … On y trouve également des comptes qui une fois suivis, deviennent omniprésent dans le fil d’actualités, car leur propriétaire publie plusieurs messages par heure. Pour ne pas passer à côté d’un éventuel contenu intéressant, il devient alors nécessaire de consulter fréquemment les nouveautés.

A cela s’ajoute le cœur du problème, le temps passé à fréquenter ces sites, dans l’espoir d’un like, dans l’attente d’un nouveau message à lire. Ce temps, c’est autant de minutes qu’on ne passera pas à mettre en place la sauvegarde de son serveur, rédiger un article, réfléchir, ou plus simplement, dormir. Au final, nous reproduisons des outils créés par des entreprises pour capter l’attention  des utilisateurs et s’assurer que ces derniers reviennent le plus souvent possible, afin de les profiler et de les abreuver de publicités, ou d’un contenu choisit pour eux par des algorithmes.

Est-ce que tout ne réside pas en fin de compte dans ces deux mots « fil d’actualités ». Qu’est-ce qui constitue une actualité, une information qui me sera pertinente, m’apprendra quelque chose, fera progresser mes réflexions ? Quel besoin ai-je d’apprendre en 140 caractères que un-tel à changer d’ordinateur. Aucun ! Information, qu’il sera moins probable de voir apparaître comme article de blog, ou alors délayée, étayée dans un texte plus construit peut-être, et expliquant les critères de choix de l’auteur au regard de ses besoins personnels.

C’est un choix individuel, qui doit être prix en connaissance de cause. J’ai de mon côté opté pour les flux RSS, qui m’apporte l’intégralité des contenus publiés sans délégation de choix à un algorithme, la possibilité de grouper les flux au sein d’une catégorie, et la récupération périodique et asynchrone des flux. Bien sûr, le choix des flux est un point critique, mais avec un peu d’organisation et de méthode, on finit par y arriver.

En somme, je crois davantage aux blogs et autres sites statiques, évoluant au gré des envies de leur propriétaire, qu’au rythme effréné des messages courts, des autoportraits quotidiennes et autres. Les découvertes s’effectuent alors majoritairement par un effet de bouche-à-oreille, par un lien, une référence vers un autre site, un autre blog. Le bout d’internet découvert ne fait pas forcément l’objet d’un suivi par RSS… mais son exploration est rarement source de déception.

Ghost: Un « nouvel » outil de publication

Je suis tombé par hasard il y a plusieurs semaines sur une campagne Kickstarter visant à financer le développement d’une nouvelle plateforme de blog nommée Ghost. Le design mit en avant est alléchant. Ghost prévoit en effet de présenter le contenu de manière simple et claire.

Côté fonctionnalités, la possibilité d’écrire ses articles en utilisant le langage de mise en forme Markdown a retenu mon attention. Langage déjà présent par exemple sur Github, pour la mise en forme des Pull Request notamment. Le dashboard semble également prometteur car il devrait permettre de visualiser, entre autre, des informations concernant le trafic du site. En effet, cette fonction de statistique me manque un peu sur WordPress (bien qu’il soit possible de l’ajouter par ailleurs, aucune des solutions que j’ai pu envisager ne m’a pour l’instant convaincu) et je me contente pour le moment des logs apache si besoin. Autre point intéressant, la compatibilité annoncée avec tous les types de supports: ordinateurs, smartphones et tablettes.

Côté techno, le tout repose sur NodeJs et Express, que j’affectionne tout particulièrement. Un package NPM est également prévu, annonçant un déploiement aisé. Enfin, Ghost sera publié sous licence MIT.

Ce projet a été financé à 785% au terme d’une campagne Kickstarter fin mai 2013. Le développement est maintenant en cours, avec une première publication des sources sur Github prévue pour la rentrée (Septembre 2013). Peu d’informations sur l’avancement des choses pour l’instant, mais gageons que nous aurons plus d’informations d’ici la fin du mois.

J’attends donc avec impatience de pouvoir tester la bête et pourquoi pas, contribuer lorsque le code sera rendu public. Les grandes inconnues restent pour moi la gestion des images et des galeries, ainsi que la possibilité d’avoir des pages statiques. Fonctionnalités que j’apprécie sur WordPress. Alors Ghost: évolution, révolution ou simple outil parmi d’autre? A suivre donc…