Comment je me passe (ou presque) de Google et des autres.

L’actualité des derniers mois dans le mode du logiciel libre en France a été marqué par la campagne « Dégooglisons Internet » de Framasoft. Je ne peux que saluer leur initiative, les remercier pour les articles du Framablog (dont je suis avide lecteur) et leur souhaiter une bonne route (longue mais libre).

Le libre; je suis définitivement tombé dedans depuis maintenant six années environ. Tout commence par le navigateur, ensuite le système d’exploitation, puis avec les années, on ressent le besoin d’aller plus loin. De se passer progressivement de tous ces services en ligne gratuits dont nous sommes le produit, ou de simplement ne pas y mettre les pieds.

Faisons le point.

Aujourd’hui, je reste encore « lié » à deux acteurs majeurs: Google et Twitter. Je me suis débarrasser des autres, comme Dropbox que j’ai utilisé pour partager des documents avec mes collègues de projets durant mes études d’ingénieur. Tout le monde n’étant pas prêt à écrire un rapport de projet en LaTeX et à utiliser git pour gérer ses versions, même en filière informatique.

Côté réseaux sociaux, j’avais toujours pensé ne jamais créer de compte Facebook, j’ai pourtant fini par le faire avec méfiance. Celui-ci a duré une année avant que je finisse par en demander la suppression. Je reste plus tolérant avec Twitter. Bien sûr, il serait préférable d’héberger soi-même ses tweets, mais les messages étant publics et avec ce principe en tête, on sait que les choses que l’on publie pourront être utilisées par tout un chacun. Les problèmes de « vie privée » interviennent donc beaucoup moins, ce que l’on écrit, on est prêt à le partager avec internet.

Venons-en maintenant à Google… Si je dispose bien d’un compte Google dont je peux tout juste vous donner l’adresse mail, c’est que j’ai toujours limité mon utilisation des services Google au strict minimum, c’est-à-dire : l’accès au PlayStore depuis mon téléphone Android. Je n’utilise pas leur service de mail, ni leur réseau social, m’abstiens de synchroniser quoi que ce soit et ne stocke pas de document sur leurs serveurs.
Actuellement, ma principale préoccupation se situe du côté d’Android, Google étant en train de verrouiller le code des applications de base du téléphone. De plus, j’ai récemment appris que Google me géolocalise périodiquement dès que j’active la fonctionnalité GPS (maps.google.com/locationhistory pour voir vos déplacements). Par ailleurs, j’utilise assez peu d’applications provenant du PlayStore, mon dépôt de référence étant F-Droid, d’où proviennent 90% des applications que j’utilise quotidiennement. Je surveille également avec intérêt l’évolution de FirefoxOS, quitte à tenter le portage du système sur mon téléphone si l’occasion se présente.

Côté mail, je dépends pour le moment d’un fournisseur d’accès internet auquel je fais de moins en moins confiance pour la gestion de ma correspondance numérique. J’envisage donc à terme d’héberger mon propre serveur mail et espère que CaliOpen pourra faire l’affaire. Le mail restant un service critique, je continue la phase d’étude pour le moment.

Enfin, évoquons rapidement la recherche en ligne. Se passer de Google reste difficile car celui-ci propose généralement les résultats les plus cohérents. J’utilise donc DuckDuckGo comme moteur principal et, lorsque celui-ci ne fait pas l’affaire, l’ajout d’un simple !g me permet d’être redirigé en toute simplicité vers les résultats Google.

Résumons à présent les outils qui me permettent de pratiquement me passer de ces grands fournisseurs de services.

  • Owncloud: Pour le stockage et le partage de fichiers en ligne, la synchronisation des contacts et de l’agenda, et également comme gestionnaire de flux RSS.
  • Etherpad: Pour l’édition collaborative de document en ligne.
  • Diaspora*: Comme réseau social décentralisé mais que j’utilise peu pour le moment.
  • Gitlab: Pour la gestion de code source et la création de dépôts privés.
  • F-Droid: Pour l’accès à des applications téléphones sous licence libre.
  • Wallabag: Comme outil de Read-it-later.
  • OpenStreetMap: En lieu et place de Google Maps.
  • DuckDuckGo: Pour la recherche en ligne.

Je pense avoir atteint un premier stade dans ma quête de décentralisation. J’ai assez peu d’interactions avec tous ces cultivateurs de données personnelles. Il me reste néanmoins du pain sur la planche pour continuer à me libérer de tous ces services privateurs, notamment pour le mail, l’OS téléphone et la recherche en ligne. Le voyage se poursuit, mais l’avenir semble prometteur.