De la médecine générale

Comme certains lecteurs l’auront noté, je pratique un sport peu connu et assez peu médiatisé, le roller de vitesse (Inline Speed Skating en anglais), depuis maintenant 4 ans. La saison 2017/2018 m’ayant offert de participer aux championnats de France de roller indoor, il va de soi que cette opportunité ne vient pas sans une bonne dose d’entraînement hebdomadaire et de régularité.

J’ai été confronté lors de ma deuxième année de pratique à des « problèmes » de genou, caractérisés tout d’abord par quelques douleurs. Douleurs, que j’ai choisi, à l’époque, d’ignorer. Comme beaucoup, je suis allé consulter mon médecin généraliste, qui m’a immédiatement prescrit des anti-inflammatoires en pommade, avec comme diagnostic : inflammation des cartilages. Je pouvais donc continuer à patiner, utilisant le médicament fournit quand survenait la douleur. Évidemment, la douleur n’a pas disparu et est même devenue plus fréquente. A la visite suivante, j’ai eu le droit aux anti-inflammatoires en gélule, pour un effet garanti. J’ai donc continué à patiner.

Bien plus tard dans l’année, la douleur a refait son apparition et j’ai fait mon retour dans le cabinet du médecin. À nouveau prescription d’anti-inflammatoire et d’un examen IRM en plus. Je me rappellerai toujours la réponse du médecin à ma question de réduire ma fréquence d’entraînement, en paraphrasant, en voici la teneur : « Non, continuer comme d’habitude. En cas de douleur, utiliser la crème avant, et après l’entraînement ». Je suis allé passer mon examen IRM, pas de lésions. Néanmoins, la réponse du médecin m’avait profondément dérangé.

C’est après cet événement, que j’ai décidé d’être le premier acteur de ma santé, même sur des sujets dépassant le rhume ou la toux (qui en général guérissent très bien avec du repos). Comment espérer une amélioration de santé, lorsqu’on ne modifie pas la situation qui a permis l’apparition de la douleur, lorsqu’on ne questionne pas les pratiques de son patient ? Les anti-inflammatoires, et plus généralement, les anti-douleurs, ne sont qu’un rideau que l’on tire devant le problème, en espérant que celui-ci disparaisse. Certes, cela soulage la douleur, mais la douleur est la meilleure conseillère du sportif, et de l’homme en général. Il faut la voir comme un signal, un avertissement que quelque chose ne va pas.
Dans mon cas particulier de patineur, la douleur été là pour m’indiquer un mauvais mouvement, induit par un réglage incorrect de mon matériel et conduisant à une fatigue accru de certaines parties du genou à force de répétition.

Nous touchons du doigt l’un des problèmes de la médecine moderne. Les médicaments dont nous disposons aujourd’hui permettent dans la plupart des cas, de solutionner le problème du patient. Ils apportent une réponse en conduisant à la disparition de la douleur. Mais, sans changements dans le comportement de l’individu, sans changements dans son mode de vie, sans changements dans sa façon de travailler, les mêmes causes ne risquent-elles pas de produire les mêmes effets ?

Informaticien de profession, j’ai ressenti dans mon premier emploi, des douleurs au poignet droit. Après quelques recherches et réflexions, j’ai fait l’acquisition d’une souris verticale et les douleurs ont disparu après une semaine. Mon matériel de travail, chaise, bureau et souris, me conduisait en effet à passer plusieurs heures au quotidien avec le poignet « cassé » vers le haut. Déterminer la cause, modifier la situation, et la douleur disparaît.

Le plus difficile, est bien sûr d’identifier la cause car, bien souvent, celle-ci n’est pas unique, mais résulte de la combinaison de plusieurs facteurs. Toutefois, l’un d’eux est généralement plus déterminant que les autres. De même, les effets des changements d’habitude, de réglage du matériel, etc, ne sont pas visibles immédiatement. Il faut d’abord laisser au corps le temps de se régénérer.

Pratiquer un sport plusieurs fois par semaine (à un niveau de compétiteur régional), m’a donc fait prendre conscience de l’importance d’une bonne hygiène de vie. Avec de l’expérience, je commence à reconnaître les éléments, les choix qui auront un impact sur ma forme générale, comme un manque de sommeil répété (et donc une durée réduite de repos) par exemple. Par ailleurs, je pense qu’il faut arrêter de voir le médecin comme une solution miracle à tous nos problèmes de santé. Il est préférable de commencer par s’interroger soi-même, questionner, analyser ses pratiques, car l’individu est le seul à pouvoir se connaître, connaître son corps et ses réactions. Avec cela à l’esprit, le médecin devrait alors être en mesure de vous conseiller, s’il arrive toutefois à vous écouter, ou peut-être simplement à appréhender votre situation. Il pourra alors, fort des situations similaires rencontrées dans son quotidien, trouver avec vous une solution, vous mener vers le chemin de la guérison. Dans le cas contraire… il vous prescrira des anti-inflammatoires.

Anonyme

Auteur/autrice : Victor

Ingénieur en informatique de formation et de métier, j’administre ce serveur et son domaine et privilégie l'utilisation de logiciels libres au quotidien. Je construis progressivement mon "cloud" personnel service après service pour conserver un certain contrôle sur mes données numériques.

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