Libération du téléphone

Depuis quelques mois maintenant, j’ai quitté l’OS Android du constructeur de mon téléphone portable pour migrer vers Cyanogen. J’appréhendais un peu l’opération bien que celle-ci soit bien documentée et que ce ne soit pas la première fois que j’effectuais une migration. Lorsqu’on touche au système du téléphone, le risque zéro n’existe pas… Après relecture de la procédure, je me suis donc lancé.

En premier lieu, il convient de débloquer le bootloader. Cette étape est transparente pour peu que le téléphone ne soit pas un téléphone opérateur; ce qui est mon cas. On demande un code au constructeur et on l’utilise pour débloquer le bootloader. C’est aussi simple que cela. Pour leur part, les téléphones opérateurs sont généralement munis d’une surcouche avec des applications inutiles et impossibles à désinstaller, auquel s’ajoute un blocage fort du bootloader et des droits root. « Malheureux, ce téléphone ne t’appartient pas, nous seuls savons ce qui est bon pour toi (et ne t’avise surtout pas d’utiliser ce téléphone chez un concurrent) ».

Je commence ensuite l’installation de Cyanogen à proprement parler. Rien de bien compliqué, la documentation est complète et bien faite. Tout se passe bien, jusqu’à ce que je tente la sauvegarde du système existant. Zut, la partition est chiffrée ! J’avais oublié ce point. Je continue donc la procédure d’installation sans faire de copie de l’existant. Au passage, j’en profite pour installer immédiatement freecygn et me débarrasser le plus possible de Google. L’installation se termine. Je croise les doigts et redémarre. L’écran s’allume, le logo Cyanogen apparaît. C’est bon ça fonctionne, je peux passer à la personnalisation du système.

Avec cette nouvelle installation, je suis donc privé de PlayStore. Cela ne me pose pas de problème, puisque j’utilise F-Droid comme alternative et que 90% des applications que j’utilise en proviennent. Pour éventuellement installer une application disponible uniquement sur le PlayStore de Google, j’ai découvert le très utile GooglePlayDownloader de Tuxicoman et plus récemment, son adaptation disponible via http. Très pratique pour récupérer une application sans avoir à installer le logiciel ou lorsqu’on ne dispose pas d’un ordinateur à proximité.

Mon téléphone est désormais un peu plus libre qu’avant, avec moins de contact avec Google. Une autre possibilité serait de construire soi-même son système Android en partant des sources de l’AOSP. Cette perspective ne me semble pas insurmontable, néanmoins, je n’ai pas spécialement l’intention de réaliser les tests de fonctionnement sur le téléphone que j’utilise quotidiennement au risque de devoir tout réinstaller ou de le rendre inutilisable. Je n’envisage pas non plus de faire l’acquisition d’un deuxième téléphone juste pour les tests (du moins pour le moment). Du reste, j’ai découvert le Jolla phone de l’entreprise finlandaise Jolla (à l’avenir incertain puisque actuellement en difficulté financière) qui m’a l’air d’être une alternative intéressante aux Android de Google, notamment avec son SailfishOS basé sur un cœur Linux et du Qt. Je n’envisage néanmoins pas de changer de téléphone à moyen terme quand mon téléphone actuel fonctionne très bien.

Au revoir Android. Bonjour Cyanogen!

Novembre 2012

En lisant la Newsletter de Novembre 2012 de la FSFE, je suis tombé sur un article qui clarifie les choses du côté de la garantie en cas de modification  du logiciel présent sur le téléphone. Celui-ci explique donc que si vous avez acheté votre appareil dans l’Union Européenne, vous conservez la garantie constructeur de 2 ans même si vous modifiez le côté logiciel. Une bonne nouvelle donc, qui me pousse à ne pas attendre la fin de ma garantie et à installer Cyanogen sur mon téléphone.

Après avoir assister à la conférence Libérez votre Android! de la FSFE lors des Journées du Logiciel Libre de Lyon, je me lance dans l’aventure le soir même. L’installation des logiciels nécessaires se passent plutôt bien, puis vient le premier problème: impossible de démarrer le téléphone en mode fastboot. En effet, l’opérateur a semble-t-il désactivé ce mode… Fin de l’histoire donc; pour l’instant, jusqu’à ce que je trouve une solution.

Juillet 2013

Après différentes recherches complémentaires et diverses lectures pendant ces quelques mois, j’ai fini par trouver une solution à mon problème. Seul petit bémol, celle-ci est payante mais a le mérite de fonctionner: WotanServer. Ce site propose différents services allant du désimlockage à la mise à jour du système. Dans mon cas, l’opération de désimlockage a également pour effet de débloquer le mode fastboot et donc de me permettre de commencer l’aventure Cyanogen.

Je commence donc par l’installation de l’environnement nécessaire sous Arch Linux grâce aux dépôts: yaourt -S fastboot  android-sdk-platform-tools android-udev  android-sdk-build-tools .

Je décide de choisir la version Nightly de Cyanogen pour être sûr de bénéficier de la correction de la faille Master Key touchant toutes les versions d’Android.

Pour la suite, il est donc nécessaire de passer en mode fastboot sur le téléphone, dans mon cas, pour un Xperia Mango SK17:

    • Éteindre le téléphone.
    • Maintenir le bouton volume haut.
    • Connecter le cable USB au téléphone après l’avoir connecter à l’ordinateur au préalable.

Le téléphone devrait avoir démarrer en mode fastboot et la led en haut à gauche s’allumer en bleue.

Enfin, il suffit de suivre le tuto d’installation sur le wiki. Celui-ci est bien détaillé et complet. Simplement, ne pas oublier d’utiliser sudo pour fastboot si besoin. La page Sony pour obtenir le code de déverrouillage du bootloader (Pas nécessaire avec la procédure WotanServer).

J’utilise donc Cyanogen depuis quelques jours maintenant, pas de difficulté particulière pour s’habituer au système. De nouvelles fonctionnalités intéressantes. Enfin, ajout du dépôt d’applications F-Droïd pour avoir accès à un choix d’applications libres.