Pourquoi j’ai migré ma boîte mail

Pendant longtemps, mon adresse mail principale a été gérée par le FAI de la famille; une adresse en @neuf.fr en l’occurrence. J’ai jonglé et jongle encore entre plusieurs adresses mails, en fonction des cas et des besoins. Je crois que j’ai pris conscience de l’importance de l’adresse mail que l’on communique (la principale, pas celle pour le spam), le jour où, en pleine recherche de stage, le serveur mail de mon école d’ingénieur s’est écroulé et est resté inaccessible pendant une petite semaine. Pas terrible, lorsque l’adresse mail qui figure sur votre CV retourne un mail d’erreur technique. On reste heureusement joignable par l’intermédiaire plus traditionnel du téléphone. Bref, dans les deux jours qui suivaient, j’avais changé l’adresse mail de mon CV par mon adresse principale FAI.

Et voilà qu’il y a de cela deux années, la question est revenue sur le devant la table. Après avoir repris le contrôle sur un certain nombre de mes données en hébergeant mes propres services, je me suis tourné vers le problème de l’adresse mail. Il faut savoir qu’en France, une adresse FAI n’est pas immuable. Tant qu’on reste chez ce FAI, pas de problème, mais dès lors que l’on résilie son abonnement, les risques apparaissent. En effet, en cas de résiliation, le fournisseur a l’obligation légale de maintenir l’accès à l’adresse pour une durée de 6 mois. Après 6 mois, la décision de conserver l’adresse mail ou de la supprimer pour pouvoir la réattribuer est à la discrétion de l’opérateur. En règle générale, les pratiques diffèrent donc d’un fournisseur à l’autre, certains garantissent la pérennité de l’adresse sans limite de temps, d’autres avec condition « d’activité » par période de 6 mois. Il est donc préférable d’éviter d’utiliser une adresse mail FAI comme adresse principale de contact, sachant que l’on peut être amené à changer de fournisseur pour l’une ou l’autre raisons.

Se pose également la question de la confiance. Bien évidemment, les mails que nous envoyons transitent en clair sur le réseau, et si les communications peuvent être éventuellement chiffrés entre les serveurs par lesquels le mail passera, celui-ci reste en clair au niveau de chaque serveur le temps d’être transféré vers le serveur suivant. On s’intéresse davantage ici à la confidentialité des données. En clair, dans quelle mesure faisons-nous confiance à l’hébergeur de notre adresse pour que celui-ci ne consulte pas le contenu de nos mails entrants et sortants; comme le fait Google à l’aide d’algorithmes pour proposer de la publicité ciblée dans son interface web ?

Ayant réfléchi à de nombreuses reprises, à l’hébergement de mon propre serveur mail, mais l’ayant toujours repoussé pour divers raisons (relative complexité, gestion du spam, mise en liste blanche de l’IP du serveur, redondance en cas de panne ou d’indisponibilité…), je me suis tourné vers une solution intermédiaire : prendre un nouveau nom de domaine chez un hébergeur proposant une solution mail associée. Ainsi, j’obtiens le premier maillon, le nom de domaine et peux par la suite rediriger les mails vers mon propre serveur. J’ai donc enregistré un nom de domaine chez Gandi puisque leur offre inclut la possibilité de créer 5 boîtes mail pour 1Go d’espace total partagé, redirection, alias, antivirus et anti-spam, avec possibilité de passer sur une offre payante spécifique pour le mail. Cette solution permet également d’envisager si nécessaire, le passage vers une offre payante chez ProtonMail, avec gestion de nom de domaine personnalisé.

Voici quelques points que j’ai noté pour mon changement d’adresse mail :

  • Ne pas se précipiter, prendre son temps. Cela ne sert à rien d’espérer tout changer en quelques jours, il faudra du temps pour s’assurer que nos contacts utilisent notre nouvelle adresse.
  • Migrer progressivement tous les comptes vers la nouvelle adresse. En effectuant la migration sur plusieurs mois, on constate au fur et à mesure quels services ne disposent pas de la nouvelle adresse.
  • Éventuellement et si possible, mettre en place un message de réponse automatique sur l’ancienne adresse pour indiquer le changement d’adresse.

Par ailleurs, ce travail de migration se trouve grandement simplifié lorsqu’on possède déjà la liste de ses comptes dans un Keepass ou équivalent. On connaît alors tous les endroits où le changement d’adresse est à effectuer; mais en contrepartie, toutes les entrées utilisant l’ancienne adresse sont à mettre à jour.

La question essentielle à se poser me semble être : « A qui puis-je faire confiance pour gérer mes mails et dans quelle mesure ? ».

PS: Reste toujours le même problème que si l’un de nos contacts à son adresse chez un fournisseur auquel nous ne faisons pas confiance, celui-ci dispose tout de même d’une copie de nos échanges. (A moins de chiffrer évidemment).

[WordPress] Désactivation des polices d’écriture Google

J’y pensais depuis un certain temps, ce soir c’est chose faite : les polices d’écriture ou « Google Fonts » sont à présent désactivées sur ce WordPress. Désormais, plus de requêtes vers Google pour récupérer ces éléments à chaque visite.

La manipulation est simple à effectuer, il suffit d’installer l’extension « Disable Google Fonts » et l’effet est alors immédiat.

Si je regarde les chargements externes encore présent sur Unicoda, je trouve Gravatar, bien évidemment, et Youtube lorsque j’ajoute une vidéo à un billet. Pour Gravatar, la solution me semble relativement simple, soit je désactive la fonctionnalité, soit je trouve un plugin permettant de mettre en cache côté serveur les images issues de Gravatar. Pour les vidéos, c’est à première vue plus compliqué si on souhaite garder l’intégration et ne pas remplacer celle-ci par un simple lien sur la page. Bref, des sujets périphériques à creuser, mais qui touche à la surveillance indirecte imposée aux utilisateurs par le chargement d’éléments externes.

Extrait de « My dinner with Andre » – Louis Malle – 1981

Lien vers la vidéo « My dinner with Andre – We are bored »

-« Est-ce que nous sommes comme des enfants trop gâtés qui s’ennuient en pataugent dans leur baignoire avec un canard en plastique à deux sous, en ronchonnant : « J’sais pas quoi faire ! » ? »

-« Ok. Oui ! On s’emmerde ! On s’emmerde tous !
Mais le processus qui conduit à cette morosité que l’on observe désormais alimente peut-être une entreprise inconsciente de lavage de cerveau mise en place par un totalitarisme basé sur le fric ! C’est plus dangereux qu’on ne croit ! Ce n’est pas qu’une question de survie individuelle, Wally, c’est que, si on s’emmerde, on dort, et l’homme qui dort ne sait plus dire non.

Ces gens, j’en vois partout !
Il y a quelques jours, j’ai vu cet homme que j’admire beaucoup, le physicien suédois Gustav Bjornstrand, et il m’a dit… qu’il ne regardait plus la télévision, ne lisait plus les journaux ni aucun magazine. Il a arrêté complètement ! Parce qu’il est persuadé qu’on vit dans un cauchemar à la George Orwell et que tout ce qu’on entend contribue à nous changer en robots.

Et à Findhorn, j’ai rencontré ce formidable expert en arbres, qui a voué sa vie à la protection des arbres. Revenant de Washington pour y défendre Redwood ! À 84 ans, il voyage avec un sac à dos, il ne sait jamais où il sera demain !
À Findhorn il m’a demandé :
-« D’où êtes-vous ? »…
-« New York. »
Il a dit : -« Ah, c’est intéressant, New York ! Vous connaissez des New-Yorkais qui rêvent de partir et ne le font pas ? »
J’ai dit : -« Oh oui ! »
-« Pourquoi, d’après vous ? »
J’ai répondu des banalités et il a dit :
-« Ce n’est pas ça du tout. New York est le nouveau prototype du camp de concentration, bâti et gardé par les détenus eux-mêmes. Et ils sont fiers d’avoir bâti leur propre prison ! Ils vivent en état de schizophrénie, à la fois gardiens et détenus. Il en résulte qu’ils ne voient pas qu’ils sont lobotomisés, et donc incapables de quitter leur prison, ni même de voir que c’est une prison. »
Il a fouillé dans sa poche et a pris une graine en disant :
-« C’est un pin. »
Il me l’a donnée en disant :
-« Filez, avant qu’il ne soit trop tard ! »

En fait, tu vois… Depuis 2 ou 3 ans, Chiquita et moi avons ce sentiment inconfortable que nous devrions partir ! On se sent comme des Juifs Allemands en 36. Il faut fuir ! Mais la question c’est : où aller ? Car il semble évident que le monde entier va dans la même direction !

Je pense qu’il est très possible que les années 60 aient vu l’ultime manifestation de l’homme avant l’extinction finale.
Et que c’est le début d’une ère nouvelle. Et que désormais, nous ne serons plus que des robots marchant en tous sens, ne ressentant rien, ne pensant à rien… Il ne restera presque personne pour rappeler qu’il existait jadis une espèce appelée « race humaine » douée de sentiments et de raison… L’histoire et la mémoire sont d’ores et déjà effacées, et bientôt, personne ne se souviendra que la vie a existé sur cette planète.

Bon… Bien sûr Bjornstrand pense qu’il n’y a vraiment aucun espoir et que nous allons revenir à une période sauvage, sans lois, et terrifiante ! À Findhorn, les gens pensent un peu différemment. Ils pensent qu’il restera des poches de lumière en différents endroits du monde, un peu comme des planètes invisibles sur cette planète… Et à mesure que le monde refroidira, nous pourrons faire des voyages invisibles sur ces planètes, afin de « faire le plein » de ce dont notre planète à besoin et revenir. Ils pressentent qu’il y aura des centres où les gens pourront bâtir un nouvel avenir pour le monde.

Et quand j’en parlais à Gustav Bjornstrand, il me disait que ces centres étaient en train de naître partout… Et ce qu’ils essaient de faire, comme Findhorn le fait, et comme j’essaie moi-même… On ne peut pas vraiment le nommer. Mais en un sens, ce sont des tentatives pour créer un nouveau genre d’écoles, un nouveau genre de monastères. Et Bjornstrand pense aussi à un concept de « réserves », des îlots où l’on préservera l’Histoire… où l’homme pourra continuer de survivre afin de préserver l’espèce à travers cet âge de ténèbres.

En fait, nous parlons bien de « maquis », qui existait déjà de manière différente au Moyen-Age dans les ordres mystiques de l’Église. Et le but de ce « maquis » et de trouver comment préserver la lumière, la vie, la culture… Comment garder les choses vivantes !

Je continue de penser que nous avons besoin d’un nouveau langage, un langage du cœur, celui de la forêt polonaise, où les mots étaient inutiles, une sorte de langage entre les gens qui sera une sorte de nouvelle poésie. La poésie des « abeilles-danseuses » quand elles se disent où se trouve le miel. Et je crois que pour créer ce langage, il faudra apprendre à regarder à travers le miroir… à travers une nouvelle perception. Ce sera une nouvelle vision, une nouvelle communion… où nous aurons ce sentiment d’être lié avec toute chose.
Et soudain… Nous comprendrons tout ! »